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Ebenhausen, le 12 septembre 2008
Bonjour les amis!
Printemps 2008 : « Maman, j’ai trouvé le jour ! Il est dans ma chambre ! » Toute
excitée, je viens d’ouvrir mes volets et comme il fait jour, peu importe si aujourd’hui il n’y a pas école, il faut tout de suite se lever ! Bon comme maman est maintenant dans ma chambre, j’en profite
pour jouer avec elle, même si elle n’est pas très réveillée. Moi, par contre, je suis en pleine forme. Tout en jouant, je me penche sur des sujets de réflexion importants et viens de trouver la fonction des parents : «
les papas et les mamans, ça sert à faire des câlins et des bisous. » Donc je teste tout de suite cette fonction chez ma mère en quittant mes jouets pour rejoindre ses bras.
J’adore dessiner. A la maison, quand je
vais au salon, je saute sur mon paquet de coloriages et il n’est pas rare d’en exécuter une dizaine par journée, ce qui prend un certain temps car je m’applique beaucoup. Je réalise aussi des dessins concrets
mais avec une foule de détails que je colorie ensuite fortement dans tous les sens. Malheureusement pour les personnes non initiées à mon art, il est difficile de reconnaître quelque chose une fois mon œuvre terminée. Je nomme
le résultat en toute humilité : « dessin parfait » ou « magnifique dessin ». Je me livre également à des dessins abstraits que je nomme « zigzags » ou « Trombonbons ». Une autre appellation pourrait être : « succession
aléatoire de lignes brisées discontinues » ou bien en référence à la thèse de mon papa : « focalisation de la lumière à travers des vagues, similaire à la focalisation des électrons dans un métal ». A l’école,
c’est la même chose : en arrivant le matin, je me dirige en général vers la table de travaux manuels, me saisis des crayons et prends une feuille blanche ou bien demande à la maîtresse d’avoir un coloriage. Quand
maman vient me chercher, il y a 3 ou 4 dessins bien roulés comme des cadeaux dans mon sac. J’en suis très fière et les lui offre en précisant qu’il s’agit de magnifiques dessins. Pendant le trajet en voiture,
moment privilégié pour papoter avec maman, je prends un des dessins et demande : « tu veux que je te lise mon dessin ? » et mon oeuvre se transforme en lettre que je lis en promenant mon doigt sur la feuille, comme si je
suivais une ligne de lecture. Par exemple aujourd’hui, ça donne ça : « Papa, maman, Anne-Amalia et Claire-Estelle, ils sont très gentils. Et ton parrain et ta marraine sont très gentils. Très très gentil, je veux
dire. Et après il fallait aller à l’école et la fille a dit « non ! » et après la maman avait une bonne idée, elle a dit : « est ce que tu veux faire ce coloriage à l’école ? » après elle a dit « oui ! » et après
elle faisait le coloriage à l’école. Elle a dit à tout le monde : « c’est de la maison !» mais ils ne comprenaient pas, puis, bien sûr, puis après on est allés dehors et après la maman elle est allée chercher et
après elle a vu le mandala (= le coloriage) ». Ma lettre terminée, je raconte encore d’autres anecdotes passées à l’école : « Aujourd’hui, mon petit chat n’était pas là, alors j’ai pu jouer avec
Tamas ». De retour à la maison, bien sûr, je retrouve mes crayons, et avec tant de dessins chaque jour, tant d’entraînement, je fais vraiment des progrès rapides au cours du printemps et de l’été. Mes coloriages
deviennent précis, mes bonhommes sont très évolués pour mon âge (il parait, qu’à 4 ans, on ne dessine pas encore le ventre, mais juste les 4 membres partant de la tête), j’accompagne mes dessins de plus en plus
souvent de lettres, notamment les A, E, I, O, P, F. J’aime bien aussi découper des photos, par exemple une vielle lettre de moi où j’enlève le texte et assemble toutes les photos sur une grande feuille, ceci avec
beaucoup de scotch. Pour terminer le tout, je rajoute des petits dessins autour et de nouvelles couleurs aux photos.
Comme Anne-Amalia fait ses devoirs, je fais aussi « les miens » : je peux lire tous les chiffres et
toutes les lettres et aussi certaines associations de lettres, découvrant que ça forme des mots : « Opa, Oma, papa, pipi, caca… ».
Avec papa, nous plantons plein de choses dans le jardin : des fraisiers,
framboisiers, un abricotier, un pêcher, un poirier, … et comme il me demande mon avis, je lui dis que j’aimerais bien aussi avoir un fleurier dans le jardin. Ben oui, comme vous le savez, j’adore les
fleurs. Dans les jardins publics, même si un chien est passé juste avant en levant la patte, sur les bords de routes, même s’il faut traverser en vitesse, je n’hésite pas à fourrer mon nez dans chaque fleur
rencontrée, peu importe s’il y a ou pas déjà un insecte qui fait la même chose. A la maternelle, dans la cour, je suis la championne de bouquets de fleurs. En voiture, si je repère un beau champ, je demande tout de suite
à s’arrêter pour cueillir quelques fleurs. Chouette, maman m’a prévenue qu’aujourd’hui, elle irait me chercher plus tôt à l’école et qu’ensuite, nous nous arrêterons dans le champ de
coquelicots à la sortie de l’autoroute. Un vrai bonheur ! Le seul problème pour maman, c’est quand elle estime que nous avons assez de fleurs et qu’il est temps de rentrer. Nous n’avons pas les mêmes
mesures des choses et le champ a encore une quantité de fleurs à ramasser, il est hors de question de partir tout de suite ! Attends, encore celle-là, et puis celle tout là-bas…
Chouette, aujourd’hui,
c’est jeudi, jour de la piscine pour Anne-Amalia, maman et moi, c’est aussi le jour où il y a plein de matelas à notre disposition dans l’eau. J’en saisis un vert et m’installe dessus comme je
m’installe dans mon imaginaire. Je deviens alors une salade. « On dit que je m’appellerais Salade et toi, maman tu serais ma copine et t’appellerais Copineau ». Le temps passe vite dans cet univers
merveilleux, il faut déjà partir mais je me console en me disant que jeudi prochain, nous rejouerons à Salade et Copineau.
Et quand on s’amuse bien, la semaine également passe vite. Nous voici déjà vendredi et ce
matin, comme je me suis préparée rapidement, j’ai encore un peu de temps pour jouer avant de partir à l’école. « Je joue bien ! », « regarde comme je joue bien »… je répète cette phrase en boucle, comme si
elle allait me délivrer de la terrible issue qui m’attend : se séparer des jouets pour se rendre à l’école. Mais bon, il n’y a rien à faire, dès que papa est prêt, il faut quand même y aller ! Heureusement,
vendredi, c’est le « jour des jouets » à l’école, et chaque enfant à le droit d’emmener un petit jouet de chez soi. Je regarde donc toute ma panoplie et ma licorne est l’heureuse élue de la semaine et
peut m’accompagner, ainsi que bien sûr, mon bébé pour la sieste et mon petit chat imaginaire qui volera jusqu’à l’école pendant que je serai dans la voiture de papa. A l’école, c’est pareil, je
dessine beaucoup, mais l’important est de jouer. A la récré, l’imaginaire continue avec mon petit chat ou avec un ou deux copains. J’aime aussi me défouler en escaladant les installations du terrain de jeu
et m’encourage moi-même: « comme je suis forte ! ». Je tombe souvent quand je cours d’un jeu à un autre et me redresse aussitôt : « même pas mal » puis recommence à courir et escalader tout ce que je peux.
Je
râle toujours quand on vient me chercher car je n’ai pas fini de jouer. De retour à la maison, je fonce dans ma chambre pour retrouver mes « joue-biens ». Et attention si quelqu’un y a touché : « papa, tu
as cassé mes joue-biens ! » (Il a déplacé légèrement un jouet qui était sur le passage de la porte).
Et voilà, c’est de nouveau jeudi, jour de l’éveil musical à l’école. Je me plains à maman le matin
avant d’y aller parce qu’il va falloir faire de la musique et donc qu’il n’y aura encore pas le temps de jouer. Finalement, après, je suis bien contente aussi d’avoir fait de la musique. Bon,
maintenant c’est de nouveau l’heure de la piscine. Anne-Amalia va s’entraîner à faire des longueurs dans le grand bassin ou alors fait un petit tour dans la piscine extérieure puisque le printemps est doux, et
moi je joue de nouveau à Salade et Copineau avec maman. Anne-Amalia nous rejoint et je me transforme alors en cheval pour transporter ma sœur devenue princesse sirène dans son carrosse.
Enfin, c’est mon
anniversaire !!! Pour cette grande occasion, mon parrain vient nous rendre visite pour tout le week-end. Je mets ma robe de princesse bavaroise et comme je suis grande, j’ai le droit d’aller à mon premier bal
(danses folkloriques bavaroises). Le lendemain, pendant que ma famille se charge de la décoration, Christophe, mon parrain me cuisine des gâteaux d’anniversaire et je l’aide à faire la « vaisselle slup » (lécher
les plats). Les copains arrivent, en avant les bonbons et puis hop c’est partit pour un jeu de piste !
La semaine qui suit, nous partons en Croatie. Sur la route je ne m’arrête plus de dessiner. Ca
m’entraîne et m’occupe bien, et on peut dire que c’est depuis mes 4 ans que j’ai fais d’énormes progrès en dessin. Mon affinité pour les ciseaux et le scotch grandi également. Ma consommation
actuelle est de 10 feuilles de papier et un demi rouleau de scotch par jour. Au cours de notre voyage, c’est le 12 mai et j’ai l’occasion de fêter une nouvelle fois mon anniversaire. Chouette, une nouvelle
bouée. Elle est magnifique et en forme de canard. Ca tombe bien, car dans l’hôtel où nous nous trouvons, il y a une piscine. Comme je me sens grande et que ma nouvelle bouée me donne confiance, pour la première fois
j’ose nager toute seule (avec ma bouée, mais pas accrochée en plus à maman) et prends vraiment plaisir à faire des longueurs « toute seule ». De retour en Allemagne, chouette, j’ai encore le droit de fêter mes 4
ans, cette fois en apportant un gâteau dans la classe. La maîtresse m’a préparé une couronne en or que je porte toute cette journée ou je suis la reine d’anniversaire.
Vive le début de l’été et la
saison des fraises! Nous allons dans le champ de fraises : « ça tombe bien, j’ai par hasard une p’tite faim, moi ! ». Une fois rassasiée, je rempli quand même mon panier, chouette, ce soir nous mangerons mes fraises
pour le dessert. « J’aime les fraises parce que c’est rouge ! ». J’en profite pour rappeler tout ce que mon palet apprécie : « je suis une gourmande parce que j’aime la neige, le sucre, le sel, le
chocolat et le rouge ».
Ce soir, en m’amusant avec mon édredon au lieu de me coucher bravement, je découvre que l’extrémité n’est pas fermée et m’enfile dedans comme dans un sac de
couchage. Je deviens alors un escargot, mon édredon étant ma coquille. Maman me lit une histoire de chenilles et d’une grenouille. Ca me rappelle que la couleur préférée que j’ai attribuée à maman est le vert, donc
dans mon imaginaire, maman devient une grenouille. Et c’est comme cela que commence une nouvelle phase pour quelques mois, maman et moi, nous sommes maintenant Grenouille et Escargot. Les 2 héros Salade et Copineau
qui ont trôné pendant 2-3 mois ne sont pas totalement déchus, ils restent des copains de jeu mais leur royaume est réduit à la piscine et en dehors de ce lieu, ce sont Grenouille et Escargot qui font la loi de
l’imaginaire.
Aujourd’hui, comme le week-end dernier et certainement comme le prochain s’il fait encore beau, nous allons en montagne. Je préfèrerai rester jouer à la maison, mais inutile de discuter si
papa a décidé de sortir. En voiture, je fais des coloriages pendant que maman nous lit des livres. Nous montons ensuite en télécabine et de là, il nous reste encore un peu de marche à faire pour atteindre la croix du sommet.
Enfin arrivés, en contemplant le paysage, j’admire aussi nos efforts : « Waouh ! Tout ce qu’on a marché ! ». Génial, un peu plus loin, il y a même un petit endroit où on peut faire de l’escalade ! En
descendant de la montagne, nous enjambons plusieurs fois des rigoles, et bien sur, il faut rigoler pour les franchir. Nous traversons un enclos à chèvres, inutile de vous préciser qui a découvert leur réserve de sel et qui en a
goûté, malgré les mises en garde de sa maman… « J’aime bien le sel ! ». Un peu plus loin je m’exclame : « Oh, regardez, il y a un petit moi, là ! ». Je me penche et ramasse un petit escargot mignon. Je me
porte le reste du chemin, puis me dépose près d’un ruisseau dans un coin humide. « Comme ça, maman, s’il y a une grenouille dans le ruisseau, je pourrai te voir et on pourra bien discuter ». En bas, nous
avons le droit à une glace. J’aime bien la montagne !
Ca y est, je suis une grande sœur : le bébé est sorti du ventre de maman. « C’est une fille ou un frère ? » « Comment il s’appelle ». Ah bon, papa
et maman n’ont pas choisi une de mes 4 propositions de prénom qui étaient « pipi », « caca », « tout » ou « rien ». Il ont appelé mon petit frère : « Carle-Amadé ». Pas très facile à se souvenir !!! Alors je le répète
plusieurs fois pour plus m’en imprégner. Je fais même des poèmes pour mon frère : « Carl-Amadé est né, Carl-Amadé est mon bébé, Carl-Amadé ne touche pas à ma poupée, je t’aime mon petit Carl-Amadé ! »
Finis
les nombreux bisous et câlins quotidiens au ventre de maman, maintenant je vais vraiment voir et toucher mon petit frère. Avec papa, Anne-Amalia, Opa et Oma, nous nous rendons à l’hôpital pour revoir maman et découvrir le
bébé. Chouette, c’est moi qui ai le droit de le porter en premier. Je le porte dignement, comme une vraie grande sœur, mais zut, c’est déjà le tour d’Anne-Amalia alors je lâche tout. Bon, maman avait les bras
dessous pour réceptionner…
Chouette, maman est enfin rentrée de l’hôpital. « Je t’aime, maman ! ». En plus des câlins et bisous que je faisais déjà en permanence avant la naissance, maintenant, je
répète à longueur de journée cette phrase, à laquelle maman me répond par une phrase similaire. Même si elle a moins de temps à m’accorder, c’est rassurant de se savoir aimée. Ah, je viens de surprendre maman en
train de dire : « mon petit Carl-Amadé ! ». Je me fâche et la corrige : « C’est pas le tien, c’est MON Carl-Amadé ! ». Je le couvre de bisous à longueur de journée, à toute occasion : quand je passe à coté de sa
nacelle, quand il est en train de boire et que je le regarde et même quand je suis en plein bricolage au milieu de mes morceaux de scotch et de mes coloriages, j’interromps régulièrement mon activité le temps
d’aller faire un petit bisou. S’il pleure, je me précipite vers lui et essaye de le calmer en le caressant et en lui adressant des paroles réconfortantes : « Petit, petit, soit petit, … soit petit…
».
Avec l’été maman m’emmène au parc d’attraction Märchenwald qui n’est pas loin de chez nous. Je fais au moins 6 tours de mon manège préféré, celui où on passe à coté de maman et moi, enfin, je
veux dire de la grenouille et de l’escargot.
Super, pendant une semaine, je ne vais pas à l’école car nous partons en vacances en France ! Au programme, plein de personnes de la famille à revoir ou à
découvrir, dont une bonne journée avec mes cousins Laurianne, Titouan et Matis. Je m’entends super bien avec les deux plus jeunes.
Bon, de retour en Allemagne, il faut continuer la maternelle jusqu’à fin
juillet. Attention les maîtresses, j’arrive : sortez les feuilles de papier, les crayons de couleurs et les ciseaux ! Mon truc, en ce moment, c’est de faire des « petits cadeaux » : je découpe des petits bouts de
papier, les colorie de chaque coté puis les offre à maman en rentrant de l’école. J’en mets aussi dans le sac de mon copain Finn pour lui faire plaisir. Depuis juillet, les semaines se ponctuent avec des invités
chaque week-end. En particulier la visite de ma tante Fleurine. Moi aussi, j’ai le droit d’avoir mon invité et aujourd’hui, maman va me chercher à l’école ainsi que Finn, qui passe le reste de
l’après-midi chez moi. Nous commençons à jouer, puis Finn se rappelle que j’ai un petit chat, dont je lui parle souvent quand nous sommes à l’école. Il voudrait bien le voir. Je le mène donc dans ma chambre et
lui montre ma maison de poupée en lui expliquant qu’il s’agit de la maison de mon petit chat. Mon copain se penche et à l’air un peu étonné. C’est bizarre, il ne voit pas mon petit chat, que je lui
montre à l’intérieur. Finn est un peu septique mais ça ne le perturbe pas trop et nous continuons à jouer.
Enfin, c’est le mois d’août ! Ce sont vraiment les vacances !!! Pilyne et Milyne viennent
me chercher et je passe une semaine avec eux et Anne-Amalia en France. Plein de choses chouettes, mais je garde tous ces bons moments secrets, car c’est toujours Anne-Amalia qui raconte, quand nous revoyons nos parents.
Les vacances se poursuivent avec une semaine en Suisse. Chouette, il pleut : les escargots et les grenouilles aiment bien la pluie, donc je suis contente et maman doit aussi l’être. Pendant ce séjour en Suisse, je
fais un stage de cirque et à la fin, je donne un spectacle où je joue admirablement mon rôle de lion. Pendant cette semaine, c’est moi qui apprends à mon frère à dire « Areuh ». En fait, il prononce déjà ce mot,
mais c’est moi qui le lui fait répéter et discutant longuement et patiemment avec lui.
Les vacances se poursuivent tranquillement à la maison. Ce matin, en me levant, je demande ce qui est prévu dans la journée,
s’il faut aller à l’école. Maman me rassure : ce sont toujours les vacances. Elle m’explique comme chaque matin, le nombre très grand de jours qui me reste de vacances. Nous les comptons ensemble, enfin, moi
je m’arrête à mon maximum, 14, et écoute encore maman finir de compter mes jours de vacances. Je suis donc motivée pour m’habiller très vite et pouvoir ensuite avoir plein de temps pour jouer.
Maman profite
de ces grandes journées de vacances pour me suggérer d’apprendre à faire du vélo, j’ai tout de même 4 ans. Je pose donc ma moto qui avance en poussant avec les pieds et enfourche le vieux vélo à roulettes de ma
sœur. Au début, c’est un peu difficile de se rappeler dans quel sens il faut pédaler (ça frêne si on pédale à l’envers) mais au bout de quelques minutes je maîtrise totalement la technique, j’ai juste besoin
qu’on me donne un peu d’élan au démarrage ou dans les côtes. Avec le beau temps, je fais un entraînement quotidien et je deviens rapidement une championne ! C’étais chouette de se promener dehors, mais ouf,
maintenant, nous rentrons à la maison et je vais enfin pouvoir jouer : je passe par la salle de jeux, me choisis une tenue adéquate à l’imaginaire dans lequel je me lance et hop, c’est parti pour une nouvelle
aventure !
Toutes les bonnes choses ont malheureusement une fin et après la douceur des vacances, voici une période difficile qui commence : Anne-Amalia a son anniversaire, c’est elle qui invite ses amies à la
maison, c’est elle qui reçoit plein de cadeaux, l’école reprend avec toujours ma maîtresse qui ne m’emballe pas trop, je dois me réhabituer au rythme scolaire, après l’euphorie des premiers temps,
j’aime toujours mon petit frère et déborde toujours de bisous pour lui, mais j’aimerais bien que maman m’accorde plus de temps… Le soir, je n’aime pas me coucher et souvent, il y a de bonnes
raisons pour retarder le moment de la séparation : j’ai soif, je ne veux pas qu’on ferme ma porte car je ne veux pas être dans le noir, il y a des monstres dans ma chambre (ombres de mes meubles), mon chat imite le
bruit des fantômes pour me faire peur… En journée, il m’arrive souvent de me mettre en colère et de taper ma grande sœur. Je deviens aussi plus souvent capricieuse et vais bouder. Seuls des bisous de maman peuvent
me sortir de cet état.
Les bons moments sont quand même toujours largement présents, les bisous et câlins, les moments privilégiés avec maman où nous sommes Grenouille et Escargot, les dessins, mon petit chat qui me
donne beaucoup de fil à retordre et jouer, jouer, jouer. C’est aussi le temps des framboises et c’est super car … (au cas où vous ne le sauriez toujours pas…), j’aime le rouge !
Je me
réhabitue progressivement à l’école et confie à maman : « À l’école, je me fais chaque jour de plus en plus de copains ». Je reconnais moi-même : « Je n’aime pas quand on m’emmène, mais quand toi ou papa
vient me chercher, je n’ai pas envie non plus car je m’amuse bien ».
Voila le soir. Après le dîner, je répète encore à maman les 3 choses à faire pour avoir le droit de regarder la télé : pipi, laver les
dents, enfiler la chemise de nuit, puis je fonce exécuter ces tâches car la minuterie vient d’être mise sur 15 minutes et dès qu’elle sonnera, il faudra déjà éteindre la télé. Au programme ce soir : suite et fin
d’un film de Wald Disney : la princesse se marie avec le prince. En descendant dans la chambre, je commente : « quand je serai grande, je serai une princesse et Finn un prince. ». Maintenant, c’est papa qui
va me lire un livre et quand maman aura fini de coucher Anne-Amalia, elle viendra me faire un bisou et un câlin. Demain, ce sera l’inverse et ce sera elle pour le livre et papa juste pour le bisou et le câlin.
Bon,
je vous laisse car je dois rentrer dans ma coquille (je dors blottie à l’intérieur de ma housse de couette).
Bonne nuit,
Claire-Estelle
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